Wednesday, May 27, 2009

Maladie de Bébé, mise à jour.

Bébé -- Maman, je suis morte.

Mère indigne -- Je sais.

Bébé -- Je suis très malade.

Mère indigne -- Oui.

Bébé -- Hier, j'ai craché partout dans la voiture.

Mère indigne -- Partout.

Bébé -- Tu sais pourquoi je suis morte, hein?

Mère indigne -- Pourquoi?

Bébé -- C'est Alex. À la garderie. Il m'a empoisonnée.

Mère indigne -- Oh. Il est pas gentil, Alex.

Bébé -- Non. 

Mère indigne -- Hum.

Bébé -- Beaucoup de malheur.

Mère indigne -- Yep.

Bébé -- Au moins, je pleure pas.

Maudite maladie

C'est très rigolo, et je ne sais pas où elle a été chercher ça, mais Bébé a décidé que "maudit" était un synonyme de "malade".

Mère indigne -- (Tousse, tousse.)

Bébé -- Maman! Tu es MAUDITE!

Mère indigne -- Hein? Euh, oui? Enfin, pourquoi pas.

Toujours est-il que depuis hier, c'est Bébé qui est maudite. Elle m'a vomi dessus copieusement alors que je l'installais dans la voiture, ce qui m'a presque poussée à conduire jusqu'à la maison topless, mais j'ai préféré l'odeur du vomi au parfum du scandale.

Et aujourd'hui, Bébé est à la maison.

***

Bébé -- Maman, maman! Je suis morte! Je suis TROP MORTE!

Mère indigne -- Mais non, chérie, tu es seulement malade.

Bébé -- Je suis mooooorte!

Mère indigne -- Quand on est mort, on ne peut pas crier qu'on est mort.

Bébé, qui apprécie tout de même la logique -- Ah.

***

Mère indigne, épongeant le vomi incrusté dans le siège de la voiture -- Chérie, qu'est-ce qu'elle t'a donné au dîner, ton éducatrice?

Bébé -- Des ordres.

***

Bébé -- Mamaaaaaan... Je suis maudiiiite... Je vais me coucher dans le coin pour dormir.

Mère indigne -- Pas de problème.

Bébé -- Tais-toi, tu me déranges.

***

Bébé -- Mamaaaaaan... Je veux écouter le Magicien d'Oz avec Grande Soeur...

(Fille Aînée, voyant Bébé rester à la maison, a évidemment trouvé que la petite journée d'école qui s'annonçait, sans examen ni période privilège, la poussait irrésistiblement à se sentir un peu malade dans le coin de l'estomac, elle aussi.)

Mère indigne -- Pas de problème.

Bébé -- Mais je veux l'écouter en anglaiiiiiiis...

Mère indigne -- Pas de problème. Mais on va mettre les sous-titres en français pour ta soeur.

Bébé -- (Soupir méprisant.)

***

Bébé -- Mamaaaaaaan... Je suis vraiment morte.

Mère indigne, qui connaît des gens morts et qui sait faire la différence, bordel -- Mais non, voyons. Tu es seulement malade.

Bébé -- Je suis maudite?

Mère indigne -- Jusqu'à la septième génération.

Bébé -- C'est très maudit, ça?

Mère indigne -- Oui.

Bébé -- Ben... Ben... OK, alors. C'est ça.

Thursday, May 21, 2009

Salon du livre de l'Abitibi

Amos, j'arrive!

Je serai au Salon, en dédicaces, 

Vendredi de 19h à 20h30, et samedi de 10h à 11h30 et de 19h à 20h30. 

Je ferai aussi la lecture de quelques chroniques qu'Annie Boulanger illustrera simultanément, samedi entre 14h et 16h à la Librairie Service Scolaire de Rouyn-Noranda.

Au plaisir!

Tuesday, May 12, 2009

Work-in-progress

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais je vous trompe avec Élise Gravel. Notre projet de livre illustré sur les aléas de la maternité avance, et nous avons décidé que non seulement nous avouerions notre adultère, mais que nous vous donnerions aussi des photos. Dépravation!!

Notre livre contiendra, entre plusieurs autres choses, des pseudos-records du monde accomplis par des bébés ou leurs parents. En voici deux (plus une illustration de GG, la Géniale Gravel).

***

Exercices

Peter et Sue T., du comté de Coos au New Hampshire, ont provoqué joie et admiration chez les internautes en diffusant sur le Web les vidéos de leurs séances d’exercices avec leur fils de 4 mois, Travis. Ce dernier a commencé à se retourner du dos au ventre dès l’âge de 3 trois semaines. Voyant cela, ses parents l’ont encouragé à développer ses habiletés physiques et aujourd’hui, Travis arrive à se mettre debout en s’agrippant à une patte de table. Une manœuvre compliquée d’escalade lui permet de se hisser sur la table, après quoi, il prend une position d'appui renversé sur les mains et exécute un triple salto arrière avant d’atterrir en roulade sur son tapis-alphabet. « Bravo, Travis! », s’exclame invariablement Peter, tandis que Sue nettoie la table avec un chiffon humide.

Casse-tête

Oliver B., 3 ans, de Lexington en Angleterre, adore les casse-têtes. Ce n’est cependant pas ce que ses parents ont cru au début. « Olivier retournait toutes les pièces à l’envers, comme s’il ne supportait pas les illustrations de petits chatons ou de camions de pompiers. Nous étions très inquiets. » Mais Barbara et Frank B. ont vite été rassurés. « Oliver trouvait que faire les casse-têtes en regardant l’image était trop facile. Il a donc décidé de les faire à l’envers, pour plus de défi. » Oliver est vite passé du casse-tête 4 morceaux « Les fruits que j’aime » à une œuvre de 5000 pièces illustrant la beauté de Neuschwanstein et ses environs. « Nous avons toujours rêvé de visiter Neuschwanstein », nous avoue Barbara. « Dommage qu’on ne puisse même pas voir l’image. »

Sunday, May 03, 2009

Autopsie d'un malaise

Il arrive fréquemment que j'aille promener Chien Premier avec une princesse. C'est que Bébé, bénéficiaire des talents de sa grand-mère paternelle en couture, aime se déguiser pour m'accompagner, un jour en Cendrillon, l'autre en Blanche-Neige, et ce matin en Aurore (la Belle au bois dormant, pas l'enfant martyre). 

Comme il se doit, ces visions de contes de fée enchantent tout le quartier, et parfois, que voulez-vous que je vous dise, ça me donne envie de semer le doute, la consternation et même, certains jours où je me sens des affinités avec la Méchante Reine, le malaise. Je suis comme ça, inutile de vouloir me retirer mes pouvoirs maléfiques, et puis d'ailleurs, c'est pour ça que vous m'aimez.

Madame du quartier - Oh! Regardez-moi donc la belle petite princesse! Comment tu t'appelles, belle petite princesse?

Bébé, remarquablement polie avec les étrangers - Aurore.

Madame du quartier - Pourquoi tu t'es déguisée en belle princesse?

Mère indigne, du ton exagérément enjoué d'une femme qui a abusé des Xanax - On s'en va ramasser des bonbons!

J'ai fait moult tests et beaucoup analysé la question, et je peux vous dire avec une grande certitude qu'à partir de ce moment-là, tout se joue en une seule seconde, et dans un ordre très précis:

Premier cinquième de seconde: Mon interlocutrice bat des paupières convulsivement, pas sûre d'avoir bien entendu.

Puis, elle regarde autour d'elle d'un air affolé. Manifestement, elle met en doute sa santé mentale (et si, plutôt que de profiter d'un matin de printemps, nous nous trouvions en réalité le soir du 31 octobre? Elle n'a pas souvenir d'avoir même planté ses graines de carottes, mais serait-ce déjà l'Halloween? Et elle qui n'a pas de bonbons, pas de bonbons!) Cet état de panique intense la possède toute entière pendant 1/4 de seconde.

Le prochain huitième de seconde est consacré à la réalisation que nous sommes bel et bien au mois de mai, ce qui pave la voie à un bon gros tiers de seconde où, cette fois-ci, c'est mon équilibre mental qui est légitimement remis en question (cette femme est manifestement sous l'emprise d'une drogue quelconque comme le LSD ou l'alcool de pissenlit. Son enfant est en danger. Bordel de bon sang, c'est quoi déjà le num- 911. C'est ça! C'est le 91-)

Oups! Il me reste un peu moins d'un dixième de seconde pour dissiper le malaise. Non, c'est vrai, quoi, je ne suis pas si méchante, et ce serait tout de même ennuyeux d'avoir la police à la maison pour une bête histoire de détournement de fête traditionnelle.

Mère indigne - Ah, ah, ah! C'est une blague!

Madame du quartier - Euh, ah, ah, ah. (Puis, retournant chez elle:) Chéri, rappelle-moi de ne plus sortir de la maison le dimanche matin entre dix heures et midi.

Bon, toutes ces histoires m'ont donné le goût d'aller me dégourdir les jambes. Et puisque Bébé est partie au cirque avec Père indigne, c'est Chien Premier qui va mettre la robe de princesse.

Citoyens de Laval-des-Rapides, aux abris.