Tuesday, May 22, 2007

Ma vie en dégueulirama

Prenons, si vous le voulez bien, quelques instants afin de nous écrier, tous ensemble, à l'instar de Dominique Michel: Y'a des moments si merveilleux! Car la vie nous réserve de si jolies surprises, surtout en compagnie de nos amis les enfants.

J'étais en train de préparer le souper. Rien de sanglant, rassurez-vous. Aucun légume n'était sacrifié sur l'autel de la soupe cathartique. Quelques olives venues expressément de la région de Kalamata, à l'Est de Rimouski (ou à l'Ouest, dépendamment du point de vue), eurent bien la surprise de voir leur chair malmenée par un couteau à la lame acérée; la sauce tomate a de ces exigences auxquelles nulle mortelle ne peut surseoir, surtout quand elle manque d'ingrédients intéressants.

Bref, de la moitié supérieure de mon corps, je préparais le souper, alors que la moitié inférieure, elle, s'affairait à tenir Bébé occupée. Plus précisément, Bébé jouait au souc à la corde avec ma jupe. Moi, je ne me serais pas laissée faire, mais ma jupe, elle, se laissait manipuler avec une complaisance hardie. La salope.

Inévitablement, vint le moment où Bébé découvrit que le dessous ma jupe constituait une excellente cachette. Elle s'y engouffra avec un plaisir manifeste. C'est alors que ma fesse gauche envoya à mon cerveau un signal d'alerte: quelque chose de mouillé, et de probablement visqueux, venait de s'y frotter. Et un autre endroit de mon cerveau se mit de la partie pour me rappeler que, deux minutes plus tôt, je n'avais pas cru bon de moucher Bébé pour la millième fois, afin d'éviter de l'entendre hurler pour la neuf cent quatre-vingt-dix-neuvième fois.

Les plus aguerris d'entre vous ont déjà compris: je me retrouvais, pour la première fois de ma vie, dans la fâcheuse position d'avoir de la morve au derrière.

La marche à suivre était claire. Je m'essuyai avec ma jupe, continuai à préparer le repas et espérai que je n'oublierais pas de prendre une douche avant de dormir.

Les enfants et nous. Y'a des moments si morveilleux.