Tuesday, July 10, 2007

Raviver la flamme, un fantasme à la fois

Les filles, faut que je vous dise.

Ce soir, je vais réaliser un fantasme de Père indigne.

Ce n'est pas rien, vous savez. Encore faut-il savoir que l'autre en a, des fantasmes, et si oui, lesquels. Moi, par exemple, si on me demande si j'ai des fantasmes, je dis "No sir, pas pantoute! Moi, des fantasmes? Oh, que non. Que du mépris pour ces séances parsemées d'uniformes de policier, de cuisinier, de voleur, de sa femme ou de son amant. Un T-Shirt troué me suffit pour atteindre l'extase (surtout si c'est moi qui le porte)". Ouais, si on me demande si j'ai des fantasmes, c'est ça que je réponds. Et il faudrait vraiment avoir de la finesse pour me tirer les vrais vers du nez et me faire avouer de quelconques rêveries torrides impliquant les deux Bob (le Bricoleur et l'Éponge), et Tinky Winky qui filme le tout avec sa Webcam.

Bref, tout ça pour dire que Père indigne en a, des fantasmes, mais pour les réaliser, encore fallait-il que je les connaisse. Et que je ne les aie pas déjà réalisés! Car rien ne sert de se cacher la tête dans le tiroir à slips: après 11 ans de vie commune, on a parfois l'impression d'avoir fait le tour. Tourniquet islandais: tchèck. Marinade tériaki: tchèck. Rififi martien, exploration sous-marine, prise du Yéti: fait, fait et même, dans certains cas que la pudeur m'empêche de préciser, refait.

Vous pouvez donc vous imaginer ma joie, aujourd'hui, quand j'ai eu la certitude que j'allais non seulement surprendre, mais encore ravir mon mari avec un de ces trucs auquel moi seule a l'audace de songer.

Vous voyez, Père indigne se plaint toujours qu'on ne trouve que des chaussettes dépareillées dans les tiroirs des filles. Parfois même, il lui arrive de s'écrier, la rage au ventre: "Ah, quand donc viendra le jour où elles n'auront que des chaussettes pareilles?" Alors aujourd'hui, quand je suis tombée sur les soldes chez Sears, mon coeur d'épouse a bondi: je pouvais réaliser le fantasme de chaussettes de mon mari adoré!

Je n'ai fait ni une, ni deux, ni même trois ou huit. J'ai plutôt acheté DOUZE paires de chaussettes i-den-ti-ques! Six pour Fille Aînée et six pour Bébé. Quelle hardiesse dans l'innovation! Quelle insolence dans la bravoure! Oui, j'avais conscience de repousser sans vergogne les limites de la décence. Mais je devais le faire. Pour mon couple.

Je me suis dirigée vers la caisse en essayant tant bien que mal de camoufler mes appétits de luxure, mais la caissière, qui a dû en voir d'autres, m'a regardé d'un air complice. Je compris qu'elle avait percé à jour mes intentions coquines. Qu'à cela ne tienne! J'ai assumé.

Et pour couronner le tout, les chaussettes, vous savez c'était combien la paire? Soixante-neuf sous. Ça ne s'invente pas.

Ah, ça, Père indigne, quand il va plier les vêtements ce soir, il va être fou de joie.

Sunday, July 08, 2007

Père indigne, détective privé (de dessert)

Père indigne -- Pour la fête de Fille Aînée, je lui ai acheté un album du Chat.

Mère indigne -- Hm.

Vous l'aurez remarqué, Mère indigne ne déborde pas d'enthousiasme. C'est que, dans sa mémoire, un souvenir reste à jamais gravé au fer rouge: Fille Aînée à 6 ans, un album du Chat sous le bras, lui demandant ce que le mot "couilles" veut dire. Le même souvenir, plus celui d'une amère discussion subséquente, se trouve également gravé à jamais dans la mémoire de Père indigne, qui s'empresse d'ajouter:

-- J'ai vraiment scanné le livre, cette fois-ci. Le pire que j'ai trouvé, c'est "sale couillon" et "couilles molles".

Mère indigne -- Oui, bon, pour ça on est déjà blindés. Mais quand même.

Père indigne, qui tient mordicus à distiller le belgian way of life chez ses filles -- J'ai bien scanné, je te le jure.

Mère indigne ayant accordé sa bénédiction d'un "Mouais, OK d'abord" gracieux, on emballa l'ouvrage et on n'y pensa plus.

On n'y pensa plus jusqu'à hier soir, alors que Fille Aînée s'est approchée de Mère indigne, son nouvel album du Chat sous le bras, et lui a demandé: "Maman, qu'est-ce que ça veut dire, 'bander'?"

Mère indigne -- Oh, là là! T'as vu dehors, y'a un geai bleu! Oh, là là, comme il est beau! T'as vu le geai bleu? Regarde, regarde, quel beau geai bleu! D'habitude y'en a chez Marie mais je crois bien que c'est la première fois que --

Fille Aînée -- Maman. Je t'ai posé une question.

Mère indigne -- Ah oui, euh, donc, "bander", disais-tu? "Bander", hum, comme dans "Il faut te bander les yeux", j'imagine?

Fille Aînée -- Non, attends, je vais te lire. C'est le Chat qui est sur les genoux d'une dame et qui dit: "À force de me caresser comme ça, elle va finir par me faire bander."

Mère indigne -- ...

Père indigne -- Je... j'avais pourtant bien scanné...

***

Après coup, je tiens à dire que Père indigne est bien bon de ne pas tenir de blogue, car il pourrait se venger en racontant comment, pour ses huit ans, j'ai décidé de Fille Aînée était assez grande pour être initiée à ces grand classiques de la chanson française que sont "Marguerite est malade", "Cupidon, veux-tu un fromage?" et "Le curé du village". Qu'est-ce qu'on s'amuse! Hum.

Friday, July 06, 2007

Faudrait vraiment la faire baptiser

Lors d'une séance intensive de rangement dans la chambre de Fille Aînée, Père indigne a retrouvé une petite carte offerte par le prêtre aux fidèles après la messe de minuit 2006. Fille Aînée l'avait agrémentée d'un dessin et d'un commentaire:


Dieu a dû être vachement ému.